Parisien d’origine, j’ai fait des études d’ingénieur en agroalimentaire. J’ai été amené à travailler dans de grosses entreprises à Lyon, Toulouse, La Rochelle, en Afrique et pour finir à Perpignan.
J’étais chargé, dans ce dernier poste, de la recherche et du développement de nouveaux produits dans le domaine des salades en sachet.
J’ai alors décidé de monter ma propre entreprise en informatique. C’est un domaine que j’ai beaucoup pratiqué dans mes différents emplois, que ce soit la programmation, la mise en place automatismes, etc.
J’ai donc proposé des logiciels spécifiques pour l’agroalimentaire. Mais, j’ai dû interrompre cette activité pour des raisons familiales. J’ai alors répondu à l’offre d’un client qui avait une importante société de motoculture et de traitement des espaces verts avec une clientèle de très grosses entreprises. J’y suis resté huit ans comme salarié. Je m’occupais aussi bien de la partie commerciale que de la gestion.
Cette société a fermé en 2011 lorsque son responsable a pris sa retraite. Avec un de mes collègues, nous étions prêts à racheter l’entreprise, mais son directeur était trop gourmand.
Nous avons donc attendu un an et nous avons monté, Jean Parra et moi-même, notre propre activité dans ce secteur. À la Chambre des Métiers un conseiller, voyant que nous étions intéressés par la forme coopérative, nous a orientés vers Perspectives.
Après un an et demi, l’activité est saine et se développe bien. Notre secteur d’activité est au départ la motoculture, en particulier la maintenance et la réparation, ainsi que la vente de matériel.
Dès le départ, nous envisagions un projet de ce type. Nous voulions créer une entreprise qui devienne pérenne et la coopérative était la meilleure formule.
On est donc entré tous les deux dans Perspectives avec un contrat CAPE. Nos indemnités de licenciement et le chômage nous ont permis de démarrer sans retirer de salaire mais en constituant un bon outil de travail : local sur la zone artisanale d’Argelès, outils, informatique…
Je suis maintenant salarié et mon collègue le sera prochainement. Nous avons récupéré une partie de la clientèle de notre ancien employeur et avons pas mal de clients parmi les viticulteurs de la région de Collioure-Banyuls et les campings. Pour équilibrer l’activité sur l’année, la motoculture étant saisonnière, nous avons rajouté l’installation de systèmes d’arrosage automatique, des activités en espaces verts. Nous faisons aussi des réparations pour tous les appareils électro-portatifs (perceuses, marteaux piqueurs, disqueuses…) qui nous amènent une clientèle d’artisans et de clients de grandes surfaces avec lesquelles nous avons passé des contrats de maintenance.
On arrive ainsi à lisser le chiffre d’affaires sur l’année. La plus grosse partie de nos revenus est générée par le service.
Mon collègue Jean a d’excellentes compétences en motoculture, il est depuis trente ans dans ce domaine ; et moi de bonnes connaissances en électricité, électronique et électro-technique. Notre complémentarité fait notre efficacité. Nous réparons rapidement et c’est précieux pour nos clients. Nous envisageons de développer l’activité vers la réparation de gros matériel d’espaces verts et pour cela nous envisageons de prendre un second local près du nôtre.
Sans Perspectives, je ne vois pas comment on aurait fait. Le dispositif du CAPE est parfaitement adapté à notre projet. Dans la coopérative, nous sommes un peu atypiques car nous faisons en plus de nos devis, nos factures et nous gérons par un logiciel notre stock, nos ventes… Tous les quinze jours j’amène nos rentrées et je récupère sur notre trésorerie les avances pour frais nécessaires à notre fonctionnement.
À ce jour, nous n’avons aucun crédit, notre chiffre d’affaires progresse bien, mais il faut un peu de temps pour avoir la certitude que l’activité est durable et, ce temps, Perspectives nous le donne. Nous allons rester dans la coopérative en tant que salariés et, d’ici quelques temps, nous monterons notre propre coopérative avec l’idée de former un ou deux apprentis, qui pourront poursuivre après nous. Transmettre notre savoir-faire est très important pour nous.